Nous avons découvert le travail de Valérie Blanchard lors de l’éxposition 1001 pots. Nous sommes ravies de vous présenter ses créations en boutique.
Nous lui avons posé quelques questions pour en connaître plus sur elle et son travail.
- Quand as-tu tourné ta première pièce de poterie?
J’ai tourné ma première pièce en 2015 dans mon premier cours de poterie. C’était un tout petit cylindre de 300g qui, au final, avait la taille d’un verre à espresso court. J’ai trouvé cette expérience à la fois extrêmement difficile et tellement gratifiante. J’ai encore cette pièce dans ma cuisine et quand je l’utilise, je peux voir concrètement le chemin parcouru depuis.
- Pourquoi t’es tu tournée vers le métier de céramiste ?
J’ai découvert la céramique lors d’un voyage en Irlande en 2015. En visitant une boutique d’artisans, j’ai eu un coup de foudre pour les poteries.
De retour à la maison, ma famille m’a offert ma première session de cours pour que je puisse m’initier à cet art. J’ai tout de suite eu la piqûre! J’ai ensuite fréquenté plusieurs studios de céramique à Montréal de 2015 à 2019.
J’ai pu apprendre le tournage, le façonnage et participer à deux ateliers de raku. Puisque j’occupais un emploi à temps plein en architecture de paysage, la céramique n’était qu’un passe-temps que je pratiquais quelques heures par semaine, bien qu’elle occupait mes pensées constamment.
En 2019, j’ai fait le grand saut vers une carrière de céramiste en m’inscrivant au DEC en métier d’arts - option céramique au Centre de céramique Bonsecours. Pendant ces trois années de formation, j’ai peaufiné ma technique, acquis une multitude de nouvelles connaissances et exploré différents styles. En parallèle, j’ai cofondé une coopérative de céramistes, Minéral coop, et j’ai débuté l’enseignement du tournage au studio de Mie Kim.
À l’été 2022, mon diplôme en poche, je suis déménagée au Lac-Saint-Jean dans le but de m’établir et d’y ancrer ma pratique.
- Travailles-tu avec d’autres artisan.e.s dans ton atelier?
J’ai eu l’habitude de partager des ateliers avec d’autres céramistes, à la fois lors de mon parcours académique et lorsque j’étais membre de Minéral coop. J’ai beaucoup aimé l’énergie et les échanges stimulants d’un atelier partagé. C’est différent depuis que j’ai quitté Montréal. À la fin de l’été, j’ai installé mon nouvel espace dans le garage à côté de la maison. C’est un atelier temporaire et disons-le, assez minimaliste. Puisque je travaille à la maison, je suis maintenant seule, mais je reste en contact avec mon réseau et mes amis céramistes. J’apprécie le calme que me procure mon espace et la liberté qui vient de pair. Et puisque je suis à la campagne, j’ai une vue imprenable sur les champs et la forêt!
- Parle nous un peu de comment ta collection a été développée, tes inspirations?
La collection Bloomfield est née d’un désir d’offrir des objets qui allient simplicité et délicatesse tout en mettant en valeur la rusticité de l’argile. Lorsque j’ai réfléchi à cette collection, je voyageais entre Montréal et le Lac-Saint-Jean. Ce sont les paysages cultivés sur la route qui ont fait naître mon inspiration pour les couleurs et les formes: les champs d’orges et d’avoine, les fermes de fleurs. Bloomfield est un clin d’œil à la rue sur laquelle j’habitais à Montréal.
- Qu’elle.s partie.s de ton travail préfères-tu? Ta moins favorite?
J’ai toujours eu un faible pour le tournage et la séquences de gestes qu’il faut maîtriser pour réaliser une pièce. C’est l’étape à laquelle je sens le mieux la matière et où elle me semble la plus tangible. Quand je tourne, je peux entrer dans un état méditatif qui m’apaise énormément. J’aime aussi particulièrement prototyper de nouvelles pièces, de l’aller-retour entre le dessin et la fabrication avec l’argile, jusqu’à la cuisson finale.
C’est bien difficile de sélectionner une partie de mon travail que j’aime le moins parce que ce que j’apprécie dans le travail de céramiste, c’est la grande variété de tâches qui rendent le quotidien peu ennuyeux. Toutefois, l’émaillage ne m’apporte pas autant de satisfaction que tout le reste.
C’est peut-être pour cette raison que mes pièces sont émaillées simplement.
- Comment choisis-tu les glaçures que tu utilises? Est-ce que tu les fais toi-même?
J’ai eu la chance de suivre une série de cours de développement de glaçures lors de mes études en céramique. C’est un art et une science que je souhaite maîtriser davantage, mais je possède suffisamment de connaissances pour fabriquer mes propres glaçures. J’ai choisi les teintes à partir de mon inspiration pour la collection Bloomfield, c’est-à-dire les champs vert bleuté d’orge et d’avoine ainsi que les fleurs blanches cultivées. J’ai aussi misé sur la brillance de la glaçure pour obtenir un contraste avec l’argile brune qui, quant à elle, est assez matte. L’an prochain, je compte développer de nouvelles glaçures, dont une ayant un fini plus satiné. Je fais beaucoup de lectures et de recherches sur le sujet pour continuer à apprendre.
- As-tu des projets à venir dans un futur proche pour ton entreprise?
J’aimerais aménager un espace pour donner des cours. C’est une offre qui n’existe pas actuellement dans le coin d’Alma. Il y a une écurie sur le terrain de la maison et j’espère pouvoir la convertir en atelier dans les prochaines années. J’aimerais aussi apprendre à cuire des pièces au four à bois et qui sait, peut-être que je construirai un four chez moi!
Pour voir de vos propres yeux ses créations, rendez-vous en boutique jusqu’en janvier 2023!
Pour suivre le travail de Valérie, c’est par ici!