Tu viens d'une lignée de potier, raconte nous un peu ton histoire.
À l’âge de 16 ans, mon père a été faire un stage d’Allemand chez, ce qui deviendra sa belle-mère, Anne Marx. Elle était céramiste et, au fil du temps, elle a transmis son métier à sa fille et à son gendre. Ceux-ci ont par la suite parcouru l’Europe puis le monde. Leur vadrouille les a finalement menée au Québec, en Beauce, plus précisément où ils ont construit leur atelier. C’est là, que j’ai grandi, bercé par le bruit des vieux tours shimpo et l’odeur de l’argile humide. Par contre je ne me suis jamais destiné à une carrière de potier. Adolescent, je répétais à qui voulait bien l’entendre que: « je ne ferais jamais leur métier de pauvre! ».
Mais à cet âge ingrat, je ne percevais pas encore la réelle richesse de mes parents: la Liberté. C’est "sur le tard", après des études en photographie et en anthropologie, que j’ai choisi de vivre de la poterie. Un jour, à son grand étonnement, j’ai simplement demandé à mon père de me montrer, j’ai alors passé un an avec lui à tourner, sans garder une seule pièce. Avec cette base, j’ai passé les trois années suivantes à travailler dans différents ateliers, à Montréal et en France. J’ai finalement abouti chez Gaia où j’ai commencé une petite production. Quand finalement j’ai pris trop de place, Catherine m’a gentiment montré la porte en m’encouragent à monter mon propre atelier, et me voilà, presque 20 ans plus tard.
Tu as ton atelier à la maison, est-ce que tu trouves que ça t'aide dans la conciliation travail-famille ou bien est-ce plus difficile de décrocher du travail? À quoi ressemble-t-il?
Mon atelier est tout petit, mais extrêmement fonctionnel, l’endroit a été conçu pour accueillir mon espace de travail, de ce fait, chaque chose a sa place et j'essais de ne pas m’encombrer d’objets inutiles. Il est lumineux et chaleureux, j’ai le goût de m’y rendre tous les matins.
J’essais de garder une relation saine avec mon travail, il est infiniment pratique de travailler de la maison, mais je n’en abuse pas non plus, quand je ne suis pas dans mon atelier, j’oubli ce qui s’y passe et je me consacre à la famille, aux amis. Je n'y retourne que très rarement le soir ou la fin de semaine.
Y a-t-il des leçons que tu as apprises au fil des ans que tu aimerais partager avec les nouveaux venus dans le domaine de la poterie?
Toujours se renouveler, repenser son métier.
Quel est ton ou ta céramiste favorit(e) du moment?
Tu fais des commandes personnalisées, quelles sont les demandes les plus originales et intéressantes que tu as reçues?
J’ai vraiment l’impression d’avoir fais un peu de tout: ça va de l’assiette de germination aux jouets sexuels, en passant par des crochets à manteaux.
Comment contribues-tu à la communauté des céramistes? Participes-tu à des événements, des ateliers ou d'autres initiatives pour partager ta passion?
Je ne me mélange pas beaucoup avec mes semblables. Par contre, je suis toujours ravis de coacher ceux qui commencent. Je suis très généreux avec ceux qui osent venir à moi avec des questions ou des conseils.
Je devrais faire davantage d'évènements, le peu de fois où je l’ai fais, ça s’est toujours avéré être des moments gratifiants.
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